Rétrospective David Sala
Une exposition à la Galerie Daniel-Maghen, Paris 1er
Quel plaisir de pouvoir le faire alors que les magnifiques originaux sont actuellement exposés et visibles.
Chronique littéraire
David Sala nous confie une bande dessinée de 173 pages.
Une autobiographie foisonnante dont la richesse des couleurs fait contraste avec la dureté du sujet.
Celui d’un enfant qui grandit avec la mémoire de l’histoire familiale, une mémoire essentielle, qui parfois, pèse, inquiète, angoisse.
Les grands-pères veillent, chacun à leur façon, l’un depuis un tableau, accroché dans le salon après son décès, l’autre depuis la rue Tranquille où il vit.
Deux héros de cette génération d’hommes et de femmes qui ont connu une succession d’horreurs : la guerre civile espagnole de 1936, la fuite vers la France, les camps de concentration d’Argelès-sur-Mer à l’arrivée, la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration nazis…
La mort à chaque pas. L’instinct de survie, aussi.
Les papiers peints et l’univers des années 70-80 se prêtent avec délice au travail d’illustration de David Sala. Motifs colorés, floraux, formes géométriques, vêtements… sont sublimés et les détails invitent à s’arrêter sur chaque case.
Dans les moments d’angoisse profondes, l’enfant se réfugie dans son monde intérieur, peuplé de fleurs, qui évolue au fil des pages. Il finit par disparaitre comme l’enfance qui semble s’évaporer en grandissant. On retrouvera ces délicieux univers chez les enfants de David Sala, plus tard.
La transmission est au coeur de cette bande-dessinée.
Une grande bande dessinée à mettre dans toutes les mains, dès l’adolescence.
Le poids des héros, David Sala, Casterman, 2022
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